Rosa Li

Spectacle déambulatoire

Arts de rue
Création 2019 

Interprété par : Olivier Gaudin, Pierrick Lamy, Lana Paic, Bertrand Roure, Renaud Roussel + Elza Davidson

Disciplines : Échasses à rebond (ressort ou air comprimé), jongle, manipulation d’objets dans une ambiance musicale

Cinq  artistes, jongleurs, échassiers à rebond, comédiens,  enchaînent les performances et les délires dérisoires autour d’un vélo Rosalie, dans lequel, occasionnellement, ils embarquent le public. Guides improvisés, ces grooms mécanos se débrouillent comme ils peuvent entre l’importance de leur mission et les caprices de leur machine.

Dans leur monde, tout était brillant. Facile et léger. On ne se nourrissait pas, on dégustait. On ne marchait pas, on se promenait. Les désirs humains étaient comblés avant même d’arriver au stade conscient. Des humains des castes supérieures, s’entend.  Des citoyens de zone 1. Bref on était bien. Eux, étaient à leurs ordres, et à leurs désirs. Eux, robots humanoïdes dernières génération, construits pour être multitâches, et dotés d’une intelligence artificielle leur permettant un apprentissage évolutif afin d’encore mieux servir. Bien des cordes à leur arc. Fonction chauffeur, robot de compagnie, bouffon pour divertir petits et grands, assistant de vie … Ces robots, réservés bien sûr aux citoyens de zone 1 étaient polyvalents,  robustes, avec une grande autonomie et de très belles finitions. Le nec plus ultra de la domotique. Et puis leur monde brilla de plus en plus. Jusqu’au jour où tout s’éteignit. Ressources raréfiées, phénomènes naturels incontrôlables, conflits sociaux, puis guerre civile avec les citoyens de zone 2 mais surtout ceux de la zone 3 demandant plus de droits, de nourriture, de considérations… Le monde brillant s’était donc éteint, et eux, eux étaient parmi les rares qui ont pu s’en échapper. Eux, et leur drôle de véhicule, sorte de vélo calèche à assistance électrique, qui servait  autrefois à balader leurs employeurs, et qui reste aujourd’hui, avec leur costumes, le seul souvenir persistant de leur « monde d’avant ».

Serviteurs sans maître, balancés sur les routes de l’exil, en quête de travail, et d’énergie. En quête de reconnaissance, d’une place à prendre. Ils découvrent et visitent notre monde, et ses habitants. Ils rivalisent d’enthousiasme  pour développer toutes leurs compétences face aux spectateurs, et  trouver enfin une utilité nouvelle.

Si leur façon d’attirer notre regard nous distrait ou nous fait sourire, lorsqu’ils enchainent réparations improvisées de leur machines et performances circassiennes, elle nous offre aussi une vision décalée et dérisoire de notre monde, nous invitant a réfléchir à toutes ces raison qu’il aurait un jour de s’éteindre. Tous ces comportements ordinaires qui sont si encrés dans notre inconscient qu’on en oublie qu’ils sont toxiques.

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